Candidose: réfléchissez!

Candidose: réfléchissez avant de passer le Kärcher!

Si les bactéries et les virus vous font peur, vous allez voir que les infections fongiques sont tout aussi menaçantes. Connaissez-vous la candidose, causée par le trop célèbre Candida albicans? Alors,oubliez tout ce que vous savez à son sujet. En première intention, cette affection ne se traite pas avec des antifongiques, naturels ou non. Elle partira d’elle-même si vous modifiez le terrain sur lequel elle s’installe. Voici comment en venir à bout.


Association de malfaiteurs

L’espèce Candida albicans est responsable de plus de la moitié des infections fongiques graves chez l’être humain. Mais il existe d’autres espèces du genre Candida qui sont de plus en plus agressives et infectent toujours plus de personnes. Nombre d’entre elles sont en effet devenu résistantes aux traitements antifongiques. La diversité de ces souches complique leur prise en charge. Elles sont capables de former des biofilms qui les protège des traitements et des attaques du système immunitaire. Leur capacité à envahir l’organisme peut se révéler redoutable.

Les mycoses, plus agressives que vous ne le croyez

La dangerosité des micro-champignons est tout aussi réelle que celle des bactéries ou virus. Entre 1845 et 1852, une infection fongique sur les cultures de pomme de terre a entraîné la mort par famine d’un million d’Irlandais. Deux millions auraient émigré suite à cela. Le coupable était le redoutable Phytophthora infestans, le fameux mildiou. Selon Sarah Gurr, chercheuse à l’université d’Oxford, si une attaque fongique équivalente survenait aujourd’hui sur le riz, le soja, le maïs et le blé, à la base de l’alimentation mondiale, ce serait la famine pour 4 milliards de personnes.

Lorsque les conditions le permettent, les levures de Candida germent et produisent des filaments appelés hyphes fongiques. C’est comme cela que le Candida peut devenir invasif et infecter plus largement l’organisme. Levures et hyphes s’attachent ainsi à nos muqueuses ou à un matériel étranger, par exemple un cathéter ou une prothèse. Il peut infecter des organes et provoquer des pathologies graves telles qu’une méningite, une myocardite ou une péritonite.
On a également découvert une corrélation entre certaines pathologies psychiatriques et le niveau d’infestation à Candida (bipolarité et schizophrénie, notamment). Dans le pire des cas, ces mycoses infectent le sang; on parle alors de « candidémie », avec une mortalité de 40 %. Mais rassurez-vous: dans la majeure partie des cas, la candidose se manifeste à bas bruit. Ce qui n’empêche pas d’en être incommodé.


Et si le Candida n’était qu’un éboueur opportuniste

La présence de Candida dans notre intestin est normale et peut ne poser aucun problème. Il se trouve naturellement sur les muqueuses digestives, au niveau respiratoire ou vaginal, chez 90 % d’entre nous. Alors pourquoi se développe-t-il parfois anormalement? La première raison est que le Candida se nourrit des déchets de notre métabolisme, notamment des résidus digestifs, et de sucres. Or, notre alimentation moderne a un net penchant pour les glucides: sucres rapides, céréales raffinées, lactose. Le Candida profite de cela et prolifère lorsque l’organisme est affaibli. D’après les études, deux causes de prolifération prédominent: l’immunodépression et les traitements antibiotiques, d’autant plus s’ils sont répétés. Voilà pourquoi 30 à 70 % des adultes sains portent du Candida au niveau buccal, un pourcentage qui augmente avec l’âge. Cette présence peut être corrélée à une prolifération  digestive anormale. Celle-ci se caractérise par des symptômes communs et non spécifiques, comme des ballonnements, de la fatigue, une prise de poids ou des troubles du sommeil. C’est justement ce qui rend son diagnostic difficile.


Souffrez-vous vraiment de candidose?

Gare à la candidose imaginaire ! Sachant que tous les intestins sont porteurs de Candida, certains l’accusent de tous les maux. Pourtant, hormis les muguets ou les mycoses vaginales qui sont des signes évidents de candidose, les symptômes communs évoqués (fatigue, prise de poids, troubles digestifs ou du sommeil) figurent également au tableau clinique d’autres troubles tels que : surcharges en métaux lourds, hyperperméabilité intestinale, infections froides de type maladie de Lyme chronique, stress ou anxiété. Rappelons qu’aucune étude scientifique ne valide l’existence de candidose à bas bruit. Restons prudents sur l’interprétation des signes observés.
Cependant, on peut soupçonner fortement la présence d’une candidose digestive lorsque sont retrouvés à la fois:

• des symptômes digestifs;
• des symptômes neuropsychiques;
• et au moins un autre symptôme dans les autres systèmes;
• au moins un facteur de risque.


Les analyses utiles et inutiles

Le test le plus intéressant semble être la recherche de métabolites organiques urinaires (MOU) de Candida. Le principe en est simple : si le Candida est en surnombre, on retrouve une présence inhabituellement élevée de ses métabolites dans les urines. Malheureusement, ce test n’a pas fait l’objet d’une évaluation clinique rigoureuse. Les résultats sont donc à interpréter avec précaution, toujours en fonction de la symptomatologie.
Le test de la salive, qui consiste à observer la viscosité et la densité de la salive dans un verre d’eau, n’a aucune validité scientifique et n’est pas fiable. D’autres tests sont pratiqués en cas d’infection grave comme l’hémoculture ou la recherche d’anticorps anti-Candida mais ne présente aucun intérêt en cas de candidose à bas bruit. De même, les prélèvements locaux (muqueuse buccale, crachats, selles, urines) ou la recherche d’ADN de Candida par PCR ne permettent pas de conduire à un diagnostic fiable.


À faire pour juguler votre Candida

Le Candida semble se développer plus facilement sur un terrain dit acide, c’est-à-dire lorsque les tissus de l’organisme ont un pH inférieur à la normale. Les grands axes de travail seront donc:
1. agir sur l’acidification du milieu intérieur;
2. stimuler l’élimination des toxines, car le Candida en produit lors de sa destruction;
3. soigner son hygiène corporelle pour limiter l’omniprésence du Candida.

Faites qu’il déteste votre assiette

• Supprimez au maximum les sucres rapides (sucres industriels, viennoiseries, sodas, etc.) et limitez les glucides complexes (céréales). Bannissez les sodas, mais aussi tous les jus de fruits qui contiennent beaucoup de sucres rapides. Cela privera le Candida de son carburant.
• Restreignez votre consommation de fruits trop riches en sucres (pastèque, melon, raisin, etc.). Vous pouvez cependant manger les petits fruits (myrtilles, cassis, etc.).
• Élevez votre apport en fibres par des assiettes comprenant ¾ de légumes et de fruits. Celles-ci nourrissent les bonnes bactéries du microbiote, qui ont un pouvoir de contrôle sur le Candida.
• Supprimez le gluten durant deux mois, lequel est source d’inflammation digestive et d’hyperperméabilité intestinale.
• Mangez quotidiennement des aliments anti-Candida : curcuma, gingembre, clou de girofle, origan, sarriette, ail, oignons, choux, navets, raifort, brocoli et, avec modération, de
l’huile de noix de coco (pour l’acide caprylique qu’elle contient).
• Enfin, si vous consommez de la viande, choisissez la qualité biologique afin d’éviter les traces d’antibiotiques.


Trois choses que vous devez absolument changer

Une mauvaise hygiène de vie est une des failles dans lesquelles le Candida s’empresse de s’engouffrer. Au-delà d’une alimentation saine, pauvre en glucides et riche en fibres, il est essentiel de modifier trois aspects de votre vie.
1. Pratiquez régulièrement une activité physique
L’exercice physique stimule l’élimination des toxines, la restauration énergétique et votre immunité. Pratiquez au moins 2h30 par semaine avec une intensité adaptée à votre âge, à vos antécédents personnels et à vos capacités.
2. Ne vous laissez plus avoir par le stress
Le stress affaiblit les défenses immunitaires et favorise l’hyperperméabilité intestinale. Recourez aux techniques de relaxation, à la cohérence cardiaque ou à la méditation de pleine conscience.
3. Traquez le Candida dans les moindres recoins
Le Candida prolifère facilement sur la peau, les muqueuses génitales ou dans la bouche. Voici ce que vous pouvez faire.

• Adoptez un brossage de dents particulièrement minutieux. Appliquez une fois tous les trois jours une goutte d’huile essentielle d’arbre à thé (Melaleuca alternifolia) sur votre brosse à dents.
• Lavez quotidiennement vos parties intimes avec un savon intime neutre auquel vous aurez ajouté 1 à 2 % d’huile essentielle d’arbre à thé.
• Traitez les intertrigos (pieds-d’athlète) avec la formule suivante : huile essentielle de cannelle (Cinnamomum zeylanicum): 1 ml ; huile essentielle de géranium (Pelargonium asperum cv Égypte): 1 ml dans 10 ml d’huile végétale de sésame. Appliquez une goutte du mélange entre les orteils une fois par jour après la douche après avoir insisté sur le séchage.
Dans la grande majorité des cas, agir sur ces quatre points (alimentation, activité physique, hygiène corporelle et gestion du stress) pendant deux mois permet d’éliminer les symptômes et d’améliorer l’état général.
Lorsque les symptômes persistent, il est nécessaire de stimuler l’immunité de manière ciblée.


Le pack complet pour remonter votre immunité

Le duo plante/champignon, imparable !
Associez cette plante avec l’un de ces trois champignons, sur une durée de 2 mois.
• Échinacée (Echinacea purpurea) : cette plante stimule l’immunité en favorisant la phagocytose et l’activité des globules blancs. Elle possède une activité anti-infectieuse, et son efficacité sur le Candida a, de plus, été démontrée sur les modèles animaux. Prenez-en environ 1 g par jour sous forme de gélules ou de comprimés.
• Shiitaké, reishi ou maïtaké, pour leurs stimulants immunitaires de premier plan, en raison des bêta-glucanes qu’ils contiennent. Ces molécules stimulent l’immunité de type cellulaire (lymphocytes T Natural Killers). Choisissez-en un seul ou associez les trois pour une prise quotidienne de 500 mg.
Les 4 nutriments qui boostent l’énergie et l’immunité
• Le zinc permet la différenciation des globules blancs. Prenez-en 15 mg par jour durant deux mois. À éviter en cas d’infection bactérienne en cours.
• Les vitamines du groupe B relancent la production d’énergie indispensable à la défense de l’organisme. Prenez un complexe dosé à 100 % des apports journaliers durant 2 mois.
• La vitamine D est impliquée dans la différenciation des globules blancs. Prenez-en 5 000 UI par jour.
• Le magnésium est un cofacteur indispensable de la production d’ATP, la monnaie énergétique de nos cellules. Prenez-en 1 à 2 g par jour sous forme de citrate de glycérophosphate. Deux produits de la ruche à associer
• La propolis est un excellent antifongique. Prenez-la sous forme pure si possible, à raison de 2 à 3 g par jour pendant 2 à 3 semaines.
• La gelée royale stimule l’immunité. Commencez à 300 mg par jour, puis augmentez progressivement jusqu’à 1 g par jour. Cure d’un mois.
Les probiotiques au secours de votre immunité
• Lactobacillus paracasei LA802 et Lactobacillus acidophilus LA201 sont des souches probiotiques reconnues pour stimuler l’immunité. Prenez-les réunies au sein d’un complexe
à raison de 10 milliards de ferments par prise.

Les plombiers de votre barrière intestinale
La barrière intestinale est le premier rempart qui nous protège de la dissémination du Candida. Or la candidose est souvent associée à une hyperperméabilité intestinale. Si cela est avéré par un thérapeute, il est conseillé de supprimer le gluten et de prendre des régénérateurs de la muqueuse intestinale tels que :
• L-glutamine : 2 g par jour ;
• N-Acétylglucosamine : 500 mg par jour.
On peut y associer un extrait de curcuma titré en curcumine pour calmer l’inflammation digestive toujours présente dans ce cas.


N’oubliez pas de vous détoxiquer !

Le traitement de la candidose implique une libération importante de toxines qui surchargent temporairement l’organisme. Le foie est l’organe le plus fortement sollicité par l’évacuation de ces résidus fongiques. Associez aux remèdes stimulants de l’immunité ces deux soutiens:
• le chardon-Marie (Silybum marianum), titré en silymarine, son principe actif, un puissant détoxifiant hépatique. Prenez l’équivalent de 300 mg par jour de silymarine ;
• la chlorophylle magnésienne purifie le tube digestif. Prenez des gélules dosées à 500 mg par jour éloigné de toute médication, de préférence le soir avant le coucher.
Normalement, avec cette seconde vague de mesures, le Candida devrait avoir retrouvé sa place. Si ce n’est pas le cas, il faudra passer à l’artillerie lourde.


Remèdes de la dernière chance

Les huiles essentielles antifongiques sont souvent conseillées à tort en première intention. Pourtant, elles ne peuvent être efficaces que si vous les employez en dernier recours, après avoir modifié votre terrain grâce aux conseils précédents. Voici une formule à prendre par voie orale.

Dans 30 ml d’huile d’olive, ajoutez:
• 2 ml d’huile essentielle de cannelle de Ceylan (Cinnamumum zeylanicum);
• 2 ml d’huile essentielle d’origan compact (Origanum compactum);
• 2 ml d’huile essentielle de clou de girofle (Eugenia caryophyllata
Agitez énergiquement, puis prenez deux gouttes matin et soir pendant trois semaines. Ces huiles essentielles contiennent des phénols. Ces molécules sont actives sur le Candida, mais sont cependant hépatotoxiques à haute dose ou en usage prolongé. Ce mélange est donc contre-indiqué en cas d’insuffisance hépatique, chez la femme enceinte et allaitante ou chez
les enfants. Si vous n’êtes pas concerné par ces précautions, prenez ce mélange en l’associant à un protecteur du foie comme le chardon-Marie. La berbérine extraite de l’épine-vinette a montré son efficacité sur le Candida dans une étude de 2017. On peut la consommer à raison de 1 g par jour à répartir en 2 ou 3 prises.
L’ail est un traitement classique du Candida, mais à raison de 2 à 3 g par jour en gélules comme il est conseillé, il donne mauvaise haleine.

En résumé, trois lignes directrices pour affronter la candidose

1. Suivez scrupuleusement les recommandations alimentaires et hygiéniques (activité physique, hygiène physique et gestion du stress). Si, après un mois de changement, vous n’obtenez aucun résultat, passez à la deuxième ligne d’attaque.
2. Effectuez un dosage des métabolites organiques urinaires pour confirmer que le Candida est vraiment responsable de vos  symptômes. Si c’est le cas, stimulez votre immunité et votre vitalité. Utilisez par exemple l’association échinacée-reishi/maïtaké/shiitaké – magnésium – zinc – vitamines B – apithérapie (gelée royale, si vous manquez d’énergie, ou propolis, si vous présentez surtout des signes d’infection). Complémentez avec une cure de chardon-Marie. Pensez à restaurer votre barrière intestinale si besoin est. Si des symptômes persistent, passez à l’étape suivante.
3. Recourez aux solutions antifongiques par voie orale. Utilisez la formule aux huiles essentielles associée à la berbérine en cure de trois semaines. Enchaînez avec une cure d’ail d’une semaine.

Frédéric Sardon, naturopathe, biologiste, interne en médecine générale

https://www.annuaire-therapeutes.com/therapeute/86866-frederic-sardon-montreuil-aux-lions

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